A New World Order

Haitian Declaration of Independence (1804)

The largest and most successful slave rebellion in the Atlantic world, the Haitian Revolution stands out as one of the most significant events to occur during the revolutionary period of the late-18th and early-19th centuries.

Introduction

In progress.

Further Reading
Sources
  • The Haitian Declaration of Independence. CO 137/111/1.
  • The National Archives of the United Kingdom.
  • Transcription by Michael Becker and Dylan Bails.
Cite this page
Slavery Law & Power in Early America and the British Empire (December 19, 2025) Haitian Declaration of Independence (1804). Retrieved from https://slaverylawpower.org/chapters/revolutionary-atlantics/haitian-declaration-independence-1804/.
"Haitian Declaration of Independence (1804)." Slavery Law & Power in Early America and the British Empire - December 19, 2025, https://slaverylawpower.org/chapters/revolutionary-atlantics/haitian-declaration-independence-1804/
Slavery Law & Power in Early America and the British Empire May 14, 2020 Haitian Declaration of Independence (1804)., viewed December 19, 2025,<https://slaverylawpower.org/chapters/revolutionary-atlantics/haitian-declaration-independence-1804/>
Slavery Law & Power in Early America and the British Empire - Haitian Declaration of Independence (1804). [Internet]. [Accessed December 19, 2025]. Available from: https://slaverylawpower.org/chapters/revolutionary-atlantics/haitian-declaration-independence-1804/
"Haitian Declaration of Independence (1804)." Slavery Law & Power in Early America and the British Empire - Accessed December 19, 2025. https://slaverylawpower.org/chapters/revolutionary-atlantics/haitian-declaration-independence-1804/
"Haitian Declaration of Independence (1804)." Slavery Law & Power in Early America and the British Empire [Online]. Available: https://slaverylawpower.org/chapters/revolutionary-atlantics/haitian-declaration-independence-1804/. [Accessed: December 19, 2025]
The Haitian Declaration of Independence

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LIBERTÉ OU LA MORT.

ARMÉE INDIGÈNE.

AUJOURD’HUI premier Janvier, mil huit cent
quatre, le Général en Chef de l’armée Indigène,
accompagné des Généraux, Chefs de l’armée,
convoqués à l’effet de prendre les mesures qui
doivent tendre au bonheur du pays.

Après avoir fait connaître aux Généraux assem-
blés, ses véritables intentions, d’assurer à jamais
aux Indigènes d’Hayti, un Gouvernement stable,
objet de sa plus vive sollicitude; ce qu’il a fait
par un discours qui tend à faire connaître aux
Puissances Etrangères, la resolution de rendre le
pays indépendant, et de jouir d’une liberté con-
sacrée par le sang du peuple de cette Isle, et
après avoir recueilli les avis, a demandé que
chacun des Généraux assemblés prononçât le ser-
ment de renoncer à jamais à la France, de mourir
plutôt que de vivre sous sa domination, et de
combattre jusqu’au dernier soupir pour l’indé-
pendance.

{F
7
Lt. Gov. Nugent
No. 28 10 March 1804}

(2)

Les Généraux, pénétrés de ces principes sacrés,
après avoir donné d’une voix unanime leur adhé-
sion au projet bien manifesté d’indépendance,
ont tous juré à la postérité, à l`univers entier, de
renoncer à jamais à la France, et de mourir plutôt
que de vivre sous sa domination.

Fait aux Gonaïves, ce 1er Janvier 1804 et le
1er jour de l’indépendance d’Hayti.

Signés, DESSALINES, Général en chef; Christophe,
Pétion, Clervaux, Geffrard, Vernet, Gabart,
Généraux de Division; P. Romain, E. Gerin,
F. Capoix, Daut, Jean-Louis-François, Ferou,
Cangé, L. Bazelais, Magloire Ambroise, J. Jques,
Herne, Toussaint Brave, Yayou, Généraux de
Brigade
; Bonnet, F. Papalier, Morelly, Chevalier,
Marion, Adjudans-Généraux; Magny, Roux,
Chefs de Brigade; Chareron, B. Loret, Quené,
Makajoux, Dupuy, Carbonne, Diaquoi aîné,
Raphaël, Malet, Derenoncourt, Officiers de l`armée,
et Boisrond Tonnerre, Sécrétaire.

LE GÉNÉRAL EN CHEF,
AU PEUPLE D’HAYTI.
CITOYENS,

CE n’est pas assez d’avoir expulsé de votre pays
les barbares qui l’ont ensanglanté depuis deux siècles;
ce n’est pas assez d’avoir mis un frein aux factions
toujours renaissantes qui se jouaient tour-à-tour du
fantôme de liberté que la france exposait à vos yeux;
il faut par un dernier acte d’autorité nationale, assurer
à jamais l’empire de la liberté dans le pays qui nous a
vu naître; il faut ravir au gouvernement inhumain
qui tient depuis long-tems nos esprits dans la torpeur
la plus humiliante, tout espoir de nous réasservir;
il faut enfin vivre indépendans ou mourir.

Indépendance, ou la mort ….. que ces mots
sacrés nous rallient, et qu’ils soient le signal des
combats de notre réunion.

Citoyens, mes Compatriotes, j’ai rassemblé dans
ce jour solemnel ces militaires courageux, qui,
à la veille de recueillir les derniers soupirs de la
liberté, ont prodigué leur sang pour la sauver;
ces Généraux qui ont guidé vos efforts contre la
tyrannie, n’ont point encore assez fait pour votre
bonheur….. le nom français lugubre encore
nos contrées.

Tout y retrace le souvenir des cruautés de ce
peuple barbare; nos lois, nos mœurs, nos villes,
tout encore porte l’empreinte française; que dis-
je, il existe de français dans notre Isle, et vous
vous croyez libres et indépendans de cette Répu-
blique qui a combattu toutes les nations, il est

4)

vrai; mais qui n’a jamais vaincu que celles qui ont
voulu être libres.

Eh quoi! victimes pendant quatorze ans de notre
crédulité et de notre indulgence; vaincus, non par
des armées françaises, mais par la pipeuse éloquence
des proclamations de leurs agens; quand nous lasse-
rons – nous de respirer le même air qu’eux?
Qu’avons – nous de commun avec ce peuple bour-
reau? Sa cruauté comparée à notre patiente modé-
ration; sa couleur à la nôtre, l’étendue des mers
qui nous séparent, notre climat vengeur nous
disent assez qu’ils ne sont pas nos frères, qu’ils
ne le deviendront jamais, et que s’ils trouvent un
asile parmi nous, ils seront encore les machina-
teurs de nos troubles et de nos divisions.

Citoyens Indigènes, hommes, femmes, filles et
enfans, portés vos regards sur toutes les parties
de cette Isle, cherchez-y, vous vos épouses, vous
vos maris, vous vos frères, vous vos sœurs; que
dis-je, cherchez-y vos enfans, vos enfans à la
mamelle? Que sont-ils devenus…… Je frémis
de le dire…… la proie de ces vautours. Au lieu
de ces victimes intéressantes, votre œil consterné
n’apperçoit que leurs assassins; que les tigres
dégouttant encore de leur sang, et dont l’affreuse
présence vous reproche votre insensibilité et votre
coupable lenteur à les venger. Quattendez-vous pour
appaiser leurs mânes; songez que vous avez voulu
que vos restes reposassent auprès de ceux de vos
pères, quand vous avez chassé la tyrannie; des-
cendrez-vous dans leurs tombes, sans les avoir
vengés? Non, leurs ossemens repousser ient les
vôtres.

(5)

Et vous hommes précieux, Généraux intrépides
qui, insensibles à vos propres malheurs, avez
rsesuscité la liberté en lui prodiguant tout votre
sang; sachez que vous n’avez rien fait, si vous
ne donnez aux nations un exemple terrible, mais
juste, de la vengeance que doit exercer un peuple
fier d’avoir recouvré sa liberté, et jaloux de la
maintenir; effrayons tous ceux qui oseraient tenter de
nous la ravir encore: commençons par les français……
Qu’ils frémissent en abordant nos côtes, sinon par le
souvenir des cruautés qu’ils y ont exercées, au moins
par la résolution terrible que nous allons prendre
de dévouer à la mort, quiconque né français, souil-
lerait de son pied sacrilége le territoire de la liberté.

Nous avons osé être libres, osons l’être par nous-
mêmes et pour nous-mêmes; imitons l’enfant qui
grandit: son propre poids brise la lisière qui lui
devient inutile et l’entrave dans sa marche. Quel
peuple a combattu pour nous! quel peuple voudrait
recueillir les fruits de nos travaux? Et quelle désho-
norante absurdité que de vaincre pour être esclaves.
Esclaves! … laissons aux français cette épithète qua-
lificative; ils ont vaincu pour cesser d’être libres.

Marchons sur d’autres traces, imitons ces peuples
qui, portant leurs sollicitudes jusques sur l’avenir et
appréhendant de laisser à la postérité l’exemple de la
lâcheté, ont préférés être exterminés que rayés du
nombre des peuples libres.

Gardons-nous cependant que l’esprit de proséli-
tisme ne détruise notre ouvrage; laissons en paix
respirer nos voisins, qu’ils vivent paisiblement sous
l’égide des lois qu’ils se sont faites, et n’allons pas,

(6)

boutes-feu révolutionnaires, nous érigeant en légis-
lateurs des Antilles, faire consister notre gloire
à troubler le repos des Isles qui nous avoisi-
nent; elles n’ont point, comme celles que nous
habitons, été arrosées du sang innocent de leurs
habitans; ils n’ont point de vengeance à exercer
contre l’autorité qui les protège.

Heureuses de n’avoir jamais connu les fléaux qui
nous ont détruit; elles ne peuvent que faire des
vœux pour notre prospérité.

Paix à nos voisins, mais anathême au nom fran-
çais, haine éternelle à la france: voilà notre cri.

Indigènes d’Hayti! mon heureuse destinée me ré-
servait à être un jour la sentinelle qui dût veiller
à la garde de l’idole à laquelle vous sacrifiez: j’ai
veillé, combattu, quelquefois seul; et si j’ai été
assez heureux que de remettre en vos mains le dépôt
sacré que vous m’avez confié, songez que c’est à
vous maintenant à le conserver. En combattant pour
votre liberté j’ai travaillé à mon propre bonheur.
Avant de la consolider par des lois qui assurent
votre libre individualité, vos Chefs, que j’assemble
ici, et moi-même nous vous devons la dernière
preuve de notre dévouement.

Généraux, et vous Chefs, réunis ici près de moi
pour le bonheur de notre pays, le jour est arrivé,
ce jour qui doit éterniser notre gloire, notre indé-
pendance.

S’il pouvait exister parmi nous un cœur tiède,
qu’il s’éloigne et tremble de prononcer le serment
qui doit nous unir.

Jurons à l`univers entier, à la postérité, à nous-

(7)

mêmes de renoncer à jamais à la france, et de mourir
plutôt que de vivre sous sa domination.

De combattre jusqu`au dernier soupir pour l`indépen-
dance de notre pays.

Et toi, peuple trop long-tems infortuné, témoin
du serment que nous prononçons, souviens toi que
c’est sur ta constance et ton courage que j’ai compté
quand je me suis lancé dans la carrière de la liberté
pour y combattre le despotisme et la tyrannie contre
lesquels tu luttais depuis quatorze ans; rapelle-toi
que j’ai tout sacrifié pour voler à ta défense, parens,
enfans, fortune, et que maintenant je ne suis riche
que de ta liberté; que mon nom est devenu en horreur
à tous les peuples qui veulent l’esclavage, et que les
despotes et les tyrans ne le prononcent qu’en mau-
dissant le jour qui m’a vu naître; et si jamais tu
refusais ou recevais en murmurant les lois que le
génie qui veille à tes destins me dictera pour ton
bonheur, tu mériterais le sort des peuples ingrats.

Mais loin de moi cette affreuse idée; tu seras le
soutien de la liberté que tu chéris, l’appui du Chef
qui te commande.

Prête donc entre ses mains le serment de vivre
libre et indépendant, et de préférer la mort à tout
ce qui tendrait à te remettre sous le joug. Jure enfin,
de poursuivre à jamais les traîtres et les ennemis
de ton indépendance.

FAIT au Quartier-général des Gonaïves, le premier
Janvier, mil huit centre quatre, l’An premier de
l’Indépendance,

Signé, J. J. DESSALINES.

AU NOM DU PEUPLE D’HAYTI.

NOUS Généraux et Chefs des Armées de l’Isle
d’Hayti, pénétrés de reconnaissance des bienfaits
que nous avons éprouvés du Général en Chef,
Jean-Jacques Dessalines, le protecteur de la liberté
dont jouit le peuple.

Au nom de la liberté, au nom de l’indépen-
dance, au nom du peuple qu’il a rendu heureux,
nous le proclamons Gouverneur-Général, à vie,
d’Hayti; nous jurons d’obéir aveuglement aux Lois
émanées de son autorité, la seule que nous recon-
naîtrons: nous lui donnons le droit de faire la
paix, la guerre et de nommer son successeur.

Fait au Quartier-Général des Gonaïves, ce 1er,
Janvier 1804, et le 1er jour de l’indépendance.

Signés, Gabart, P. Romain, J. Herne, Capoix,
Christophe, Geffrard, E. Gerin, Vernet, Pétion,
Clervaux, Jean-Louis-François, Cangé, Ferou,
Yayou, Toussaint Brave, Magloire Ambroise,
Louis Bazelais.

AU PORT-AU-PRINCE,
De l’Imprimerie du GOUVERNEMENT.